Les adolescents américains sonnent l’alarme sur les effets des réseaux sociaux
La perception des réseaux sociaux parmi les adolescents américains évolue rapidement, et non sans inquiétude. Selon une récente étude du Pew Research Center, près de la moitié des jeunes de 13 à 17 ans estiment désormais que les réseaux sociaux ont un impact majoritairement négatif sur leur génération. Un constat en forte progression par rapport aux données de 2022, et qui coïncide avec une prise de conscience croissante sur les risques liés à une exposition numérique excessive.
Le rapport révèle que 48 % des adolescents interrogés considèrent que les réseaux sociaux nuisent principalement à leur groupe d’âge, contre 32 % deux ans plus tôt. Seuls 11 % jugent aujourd’hui que ces plateformes ont un effet majoritairement positif. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’évaluer leur propre expérience, seuls 14 % des adolescents reconnaissent que les réseaux sociaux affectent négativement leur bien-être personnel — un chiffre cependant en hausse sensible.
Face à cette lucidité nouvelle, beaucoup tentent d’ajuster leur comportement : 45 % des jeunes déclarent passer trop de temps sur les réseaux, et 44 % affirment avoir délibérément réduit leur usage, que ce soit en limitant le temps passé sur leurs téléphones ou sur les applications sociales. Les jeunes filles semblent particulièrement concernées, tant sur le plan du recul d’utilisation que sur l’impact émotionnel, confirmant des recherches antérieures soulignant une vulnérabilité accrue chez elles, notamment en matière de sommeil, de confiance en soi et d’exposition au cyberharcèlement.
Cette étude intervient dans un contexte de vives préoccupations sociétales. Des initiatives législatives se multiplient, de l’Australie aux États-Unis, visant à encadrer l’accès des mineurs aux réseaux sociaux et à renforcer la sensibilisation aux dangers potentiels pour la santé mentale. Les parents restent particulièrement inquiets : 89 % d’entre eux expriment une inquiétude importante pour le bien-être psychologique de leurs enfants, contre 77 % des adolescents eux-mêmes.
Si l’image globale des réseaux sociaux s’assombrit, une part importante de la jeunesse continue d’y trouver des espaces de créativité et de lien social. Près de six adolescents sur dix affirment que les plateformes leur permettent d’exprimer leur créativité et de maintenir leurs amitiés. Cette dualité souligne la complexité d’une génération prise entre opportunités numériques et risques psychologiques croissants, dans un monde où la frontière entre l’expression de soi et la surexposition n’a jamais été aussi ténue.
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