Éditorial : Que faire quand Meta désactive vos comptes professionnels sans explication ?

Par John Boisguené, pour 01TekTek.com
Depuis près de deux décennies, Facebook a été le théâtre de nos vies numériques : nos joies, nos passions, nos opinions, et parfois même nos révoltes. Pourtant, en un éclair, cette mémoire collective peut disparaître, effacée par l’arbitraire de Meta, l’entité mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. Je suis aujourd’hui une victime directe de ce pouvoir disproportionné et, à travers cet éditorial, je veux partager mon expérience, non seulement pour critiquer, mais aussi pour prévenir et sensibiliser.
Imaginez un instant : dix-huit ans de souvenirs, de publications, de discussions et de connexions, réduits à néant, sans préavis. C’est exactement ce qui m’est arrivé. Mon compte personnel Facebook, John BOISGUENE, a été désactivé. Mais ce n’est pas tout : Meta a également fermé mon compte professionnel Jobografy, où je partageais des photographies professionnelles que j’ai moi-même réalisées, ainsi que mon compte iam_tektek, une plateforme dédiée à mes vidéos éducatives sur la technologie. Trois comptes, trois identités numériques, anéanties en un clic.
Ce qui est encore plus révoltant, c’est l’absence totale d’explications. Aucune notification claire, aucun avertissement préalable, aucun moyen d’appeler un être humain pour discuter. Juste un silence glacial, un écran qui vous dit : « Votre compte a été désactivé. »
Meta se targue d’être une entreprise qui connecte les gens, qui donne une voix à ceux qui n’en ont pas. Pourtant, cette même entreprise exerce un contrôle totalitaire sur nos données et nos identités. Elle peut, à tout moment, décider de tout effacer, sans avoir à se justifier. Où est la justice dans ce système ? Où est la transparence ?
Ce pouvoir démesuré n’est pas seulement inquiétant, il est dangereux. Nous construisons nos vies numériques sur ces plateformes, mais en réalité, nous n’en sommes jamais les propriétaires. Meta se réserve le droit d’être le juge, le jury, et le bourreau de notre existence en ligne.
Cet événement m’a ouvert les yeux sur une réalité troublante : Meta ne nous appartient pas, et nous ne leur appartenons pas non plus. Nous sommes des locataires temporaires, et la moindre divergence – réelle ou supposée – peut nous expulser. C’est une atteinte à notre droit à l’identité numérique, une forme moderne de censure silencieuse.
Il est temps que nous réclamions un cadre réglementaire pour encadrer ces géants. Les utilisateurs doivent pouvoir contester les décisions, récupérer leurs données et obtenir des explications claires. Ces plateformes doivent être redevables à leurs utilisateurs.
En tant que victimes potentielles de cette injustice, nous devons nous protéger. Voici quelques mesures essentielles que je recommande :
1. Effectuez des sauvegardes régulières : Téléchargez une copie de vos données (photos, vidéos, publications) depuis Facebook ou Instagram. Cela peut se faire dans les paramètres de votre compte.
2. Diversifiez vos plateformes : Ne concentrez pas toutes vos activités sur un seul réseau social. Ayez des alternatives où vous pouvez continuer à partager et interagir en cas de problème.
3. Utilisez votre propre site web : Si vous êtes un créateur de contenu ou un professionnel, investissez dans un site personnel ou professionnel pour contrôler votre présence en ligne sans dépendre entièrement de Meta.
4. Lisez les politiques des plateformes : Bien que souvent fastidieuses, ces politiques peuvent vous donner une idée des règles à respecter pour éviter les suspensions.
5. Gardez des copies locales : Pour vos travaux professionnels, comme la photographie ou les vidéos, sauvegardez toujours vos créations sur un disque dur externe ou dans un espace cloud indépendant.
Ce qui m’est arrivé est plus qu’un simple désagrément : c’est une leçon. Nous devons nous rappeler que nous sommes bien plus que nos profils sur Meta. Nos souvenirs, nos créations, notre travail ne doivent pas être enfermés dans une plateforme qui peut les effacer du jour au lendemain.
Je continuerai à me battre pour récupérer mes comptes et mes données. Mais, en attendant, je veux que cet éditorial serve d’avertissement à tous mes lecteurs. Ne laissez pas Meta – ou toute autre plateforme – devenir le gardien absolu de votre vie numérique. Créez vos propres espaces, diversifiez vos options et exigez de la transparence.
Meta nous a connectés, mais elle nous divise aussi par son silence et son arbitraire. Aujourd’hui, je lève la voix pour nous tous.
Ne laissez jamais une plateforme posséder vos souvenirs. Possédez-les vous-même.
Cet éditorial est dédié à tous ceux qui, comme moi, ont vu leur identité numérique s’effacer sous le joug d’une politique opaque. Rejoignez la conversation sur 01TekTek.com et partagez vos expériences.