Microsoft annonce une percée majeure en informatique quantique avec sa puce Majorana 1

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L’informatique quantique, souvent perçue comme un horizon lointain, pourrait bien se concrétiser plus tôt que prévu. Microsoft a dévoilé ce mercredi la puce Majorana 1, un composant révolutionnaire qui, selon l’entreprise, pourrait permettre l’émergence d’ordinateurs quantiques dans quelques années, et non quelques décennies. Cette annonce marque un tournant stratégique dans la course effrénée que se livrent les géants technologiques comme Google et IBM pour dominer ce domaine à fort potentiel.

Au cœur de cette innovation se trouve un concept théorique vieux de près d’un siècle : le fermion de Majorana, une particule subatomique prédite en 1937. Contrairement aux qubits classiques, souvent sujets à des erreurs en raison de leur instabilité, les qubits basés sur ces particules exotiques sont moins sensibles aux perturbations externes, rendant les calculs plus fiables.

Microsoft affirme que la puce Majorana 1, fabriquée à partir d’arséniure d’indium et d’aluminium, utilise un nanofil supraconducteur pour observer ces particules tout en permettant un contrôle avec des équipements informatiques standards.

Selon Jason Zander, vice-président exécutif chez Microsoft, cette avancée représente un pari à haut risque, mais aux retombées potentielles considérables :

« Le plus difficile a été de résoudre la physique sous-jacente. Il n’existe aucun manuel pour cela, nous avons dû tout inventer, atome par atome, couche par couche. »

Jusqu’à présent, les acteurs dominants du secteur, Google et IBM, annonçaient des avancées significatives en matière de qubits supraconducteurs et de circuits quantiques. Google prédit une première vague d’applications commerciales d’ici cinq ans, tandis qu’IBM vise des ordinateurs quantiques à grande échelle d’ici 2033.

Microsoft, en revanche, mise sur une approche différente. Bien que sa puce dispose de moins de qubits que ses concurrents, l’entreprise affirme que la réduction des taux d’erreur permettrait d’obtenir des performances équivalentes, voire supérieures, avec moins de ressources.

Pour Philip Kim, professeur de physique à Harvard, ce développement est particulièrement prometteur :

« Les fermions de Majorana sont un sujet d’étude depuis des décennies. Ce que Microsoft réalise aujourd’hui le place à l’avant-garde de la recherche quantique.

Si Microsoft ne précise pas de calendrier exact pour la mise en service d’un ordinateur quantique fonctionnel, l’entreprise réaffirme que cette technologie est désormais « à quelques années, et non à quelques décennies » d’un impact concret.

L’informatique quantique pourrait révolutionner des domaines comme la médecine, la chimie, et la cybersécurité, en réalisant des calculs impossibles pour les ordinateurs classiques. Cependant, cette avancée soulève également des problèmes de sécurité, notamment dans le domaine du chiffrement, où les systèmes actuels pourraient devenir obsolètes face à la puissance de ces nouvelles machines.

Alors que Microsoft continue ses recherches dans ses laboratoires aux États-Unis et au Danemark, une chose est sûre : la course vers l’informatique quantique vient de franchir un cap décisif.

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