Trump remet en question les conditions du CHIPS Act : vers un bouleversement du secteur des semi-conducteurs ?

Washington, le 13 février 2025 – L’administration Trump prépare des changements majeurs dans l’application du CHIPS and Science Act, menaçant de renégocier certaines attributions de subventions et de retarder des versements prévus. Selon des sources proches du dossier, la Maison-Blanche réévalue les conditions imposées par l’administration précédente et pourrait supprimer des exigences jugées incompatibles avec les nouvelles orientations politiques.
Adopté en 2022, le CHIPS and Science Act visait à stimuler la production de semi-conducteurs aux États-Unis avec 39 milliards de dollars de subventions. Toutefois, certaines clauses, comme l’obligation d’utiliser une main-d’œuvre syndiquée pour construire les usines ou encore d’offrir des services de garde d’enfants abordables, sont aujourd’hui en ligne de mire de l’administration Trump.
Selon Leah Peng, porte-parole de GlobalWafers, une entreprise taïwanaise ayant obtenu 406 millions de dollars pour des projets au Texas et au Missouri, les conditions des accords de financement sont désormais sous révision. Cependant, aucune notification officielle de modifications n’a encore été envoyée aux bénéficiaires.
L’administration Trump semble aussi préoccupée par le fait que certaines entreprises ayant reçu des subventions du CHIPS Act continuent d’investir massivement à l’étranger, notamment en Chine. En octobre, Intel a annoncé un investissement de 300 millions de dollars en Chine, alors qu’elle avait déjà bénéficié d’un financement conséquent dans le cadre du CHIPS Act.
D’autres géants du secteur, comme TSMC, Samsung Electronics, SK Hynix et Micron, disposent de centres de production majeurs en Chine, soulevant des inquiétudes sur la véritable efficacité des subventions américaines pour relocaliser la production.
Le CHIPS Act devait permettre aux États-Unis de réduire leur dépendance aux semi-conducteurs asiatiques, notamment face à la domination taïwanaise et sud-coréenne. Une remise en question des conditions actuelles pourrait rendre l’accès aux subventions plus restrictif, voire freiner certains investissements attendus.
Le Semiconductor Industry Association, qui représente le secteur, a commencé à consulter ses membres pour identifier des pistes d’amélioration. Son vice-président des affaires gouvernementales, David Isaacs, a souligné l’importance de garantir que les incitations à la production et les programmes de recherche se poursuivent sans interruption.
Pendant ce temps, plusieurs entreprises concernées, dont Intel, TSMC et Samsung, gardent le silence sur d’éventuels changements de leurs accords. Seul TSMC a confirmé avoir déjà reçu 1,5 milliard de dollars avant l’entrée en fonction de la nouvelle administration.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les décrets présidentiels visant à démanteler les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion dans les agences fédérales et le secteur privé. Cette révision du CHIPS Act s’inscrit donc dans une stratégie plus large de protectionnisme économique et de recentrage des investissements industriels aux États-Unis.
Reste à voir si ces ajustements renforceront réellement la compétitivité américaine ou s’ils risquent d’engendrer des retards et des incertitudes pour les entreprises technologiques dépendant de ces subventions.
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